Kamishibai
BD/ILLU BAC2
année 2024_2025
KAMISHIBAÏ
Cet intitulé un projet (plutôt) collectif de création d’un récit en images et de sa mise en scène dans l’esprit du « kamishibaï ».
Le « kamishibaï », littéralement « théâtre de papier », fait son apparition dans les années 30 au Japon. Il s’agit de récits découpés en épisodes d’une quinzaine de plaques peintes, rassemblées dans un théâtre miniature et manipulées par un conteur ambulant. Ces spectacles de rue essentiellement destinés aux enfants attiraient chaque jour des dizaines de spectateurs, autour d’aventures de science-fiction, de super-héros, de mélodrames ou de western. Ces moments de rassemblement populaires pouvaient servir de relai pour diffuser des informations, ou être utilisé à des fins de propagande. Après la seconde guerre mondiale, la kamishibaï sera censuré par les américains au Japon car jugé trop subversif pour la jeunesse. Resté populaire jusque dans les années 50, on lit dans l’évolution du kamishibai les épisodes marquants du Japon de la première moitié du XXème siècle.
Le butaï (sorte de castelet) dans lequel sont glissées les planches est souvent fait de bois et dépasse rarement le 50 x 70 cm. Le·a conteur·euse tire les planches les unes après les autres au fil du récit. La prestation comporte souvent une dimension sonore : bruitages et/ou musique. Si les grandes lignes de l’histoire sont inscrites au dos de chaque plaque, c’est le·a conteur·euse à grand renforts de voix, de bruitages et de multiples variations improvisées qui incarne le récit face au public.
Par groupe de 2 ou 3, nous vous demandons de choisir un récit existant dans l’imaginaire populaire et de le revisiter en une série de planches muettes destinées à être montrées à un public. Vous pourrez adopter la forme classique ou dériver vers des versions plus libres, si adaptées à votre récit, pourvu que la dimension du son et du spectacle vivant soit conservées.
Vos « kamishibaïs » seront présentés lors d’un moment spécial organisé à l’auditoire, et ouvert au public autour du mois de mars.
Concernant le récit, nous vous proposons d’aller vous inspirer et de revisiter des récits anciens : contes, fables, mythes et autres récits fondateurs. Attention à garder plusieurs niveaux de lecture, et de produire quelque chose de riche au niveau du sens.
Concernant la suite d’images, nous en attendons une 40aine, pensez au rythme, chaque dessin n’a pas la même importance, mais chaque dessin est indispensable à la fluidité du récit, ils défileront tour à tour, mais sur des rythmes et des temps de présence différents. Nous vous demandons d’expérimenter autour d’une technique assez rapide qui produira une série homogène (même si dessinée à 4 ou 6 mains). Les images sont faites pour être vues de loin, pensez aux cadrages et à la lisibilité.
Le travail sera évalué sur :
• la qualité du récit, son épaisseur, sa richesse, ses inventions.
• la lisibilité et la qualité de la mise en image.
• la qualité de la prestation orale et sonore, la mise en scène, le climat.
Le travail sera soutenu par des apports autour de la pratique du Kamishibaï, d’une réflexion sur l’adaptation et les différents usages de récits anciens peuplant nos imaginaires collectifs, et d’une réflexion sur le travail en image fixe, la séquence, le rythme, le cadrage, la lisibilité.
ALLER VOIR :
(D’autres références suivront sur le site.)
• “Manga Kamishibaï, the art of japanese paper theater” Eric P.Nash
Sur le conte :
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Classification_Aarne-Thompson
explorer :
• Homère : Ulysse, Gilgamesh, Alice, Les métamorphoses d’Ovides, contes allemands (Les frères Grimm), contes persans, danois (Andersen), russes (babayaga), anglais (tom pouce)...
Théorie :
• Bernadette Bricout “La clé des contes”
• Elzbieta “le langage des contes”
• Vladimir Propp “Morphologie du conte”
• Yvonne Verdier “Le petit chaperon rouge dans la tradition orale”
Littérature :
• de belles traductions des classiques : Ovide “les métamorphoses” de Marie Cosnay, Homère “L’iliade” et l’Odyssée” trad. Fréderic Mugler, “L’odyssée” trad. Emmanuel Lascoux…
• adaptations : James Joyce “Ulysse”, Madeline Miller “Circé”, “Le chant d’Achille”, “Galatée”, “Hansel et Gretel” d’Alice Zeniter ...
• “10 contes” d’Edgar Allan Poe, “Sept contes” Michel Tournier, “Contes et légendes” Louise Michel, “Neufs contes” et “Trois contes très racontables” Margaret Atwood, “Les pires contes des frères Grim” Mario Delgado Aparaín et Luis Sepúlveda, “Le grain magique” Taos Amrouche, “Les contes du chat perché” Marcel Aymé, “Contes du lundi” Alphonses Daudet, “Contes de la rue Broca” Pierre Gripari, “Histoires comme ça” Rudyard Kipling, “Contes” Charles Perrault, “Contes” des frères Grimm (plutôt que Perrault !), “Le monde est rond” Gertrude Stein, “Les mille et une nuits”, Léon Tolstoï “Contes et nouvelles”, “Contes wolofs modernes” Cissé Mamadou, Charles Dickens, “Rashomon et autres contes“ Akutagawa Ryunosuke 1915, (adapté en 1950 par Akira Kurosawa), “Perceval ou le conte du Graal” Chrétien de Troyes, “Contes de Terremer” Ursula K. Le Guin, Hans Cristian Andersen, “Contes initiatiques Peuls” Amadou Hampâté Bâ…
BD/JEUNESSE…
• “Nausicaa” de Miyasaki
• Loic Gaume “contes au carré”, “mythes au carré”
• Marine Shneider “Ekla et Laki”
• Gazhole et Crushiform “Il était une forme”
• Jon Klassen “le rocher tombé du ciel”
• Chris Haughton “Oh non Georges”, “Un peu perdu”, “Shhh”...
• Loïc Froissart “Ma cabane”
• Lisen Adbåge “Les pins”
• Atak “Pierre-Crignasse”
• Peter Newell “Le livre fusée”
• Béatrice Mallet, Gustave Doré “Fables de la fontaine”
• Gustave Doré “les travaux d’Hercule”
• Jeanne Hovine (Anne-Marie Ferrières), Nic et Nac