Comédie dramatique étonnament légère au vu de son sujet, l’impossible nostalgie de l’Allemagne de l’Est, le film est un bon exemple du concept de milking.
Le milking, ou « traite » en français, consiste à exploiter le même élément, qu’il soit un objet, une thématique, un concept. Minimum de moyens, maximum d’effet est en effet une des règles de la dramaturgie classique, et est un bon moyen pour éviter de se disperser. Ainsi, le chaperon rouge utilise plusieurs fois le thème de la nourriture, puisque le chaperon rouge porte de la nourriture à san grand mère, que celle-ci est mangée, ainsi que le chaperon lui-même. Le gimmick des grands yeux, oreilles, bouche est aussi une exploitation du même élément, la question étonnée et innocente, qui fait se rapprocher du drame et excite les enfants.
Dans Good by Lenin, le milking se fait autour du concept de mère, celle du héros du film, relayé en mère patrie, l’espace, qui est exploité à la fois littéralement (la fierté d’avoir un cosmonaute est-allemand, le déguisement d’enfant) que métaphoriquement (c’est ce même cosmonaute qui emmène en taxi le héros après la chute du mur, voir son père hors du pays). La télévision enfin, puisque c’est le medium même de la propagande d’état, puis le travail du héros – raccordeur d’antenne satellite – qui fait entrer l’occident comme nouvelle propagande, puis le moyen par lequel il reconnecte le mensonge inventé pour sa mère avec le réel. D’autres éléments sont évidemment exploités mais ces trois éléments sont les plus puissants dans le récit.