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02/07/2016 – 08/01/2017
Depuis le début de sa carrière, commencée dès la fin des années 1980, Wim Delvoye s’attache à déplacer les frontières qui séparent traditionnellement la culture populaire et l’art, les arts décoratifs et les « beaux-arts », l’ancien et le contemporain, le noble et l’impur. « En un mot, Wim Delvoye pratique l’oxymore », écrit Michel Onfray : ses œuvres apparaissent en effet comme traversées par différents contraires, suspendues quelque part entre la séduction et la dissonance.

Vue de l’exposition Wim Delvoye, 02.07.2016 – 08.01.2017, Mudam Luxembourg
Wim Delvoye, Untitled (Truck Tyres), 2013 (détail), Courtesy Studio Wim Delvoye, Belgique © Photo : Studio Wim Delvoye, Belgique.

À l’occasion de son 10e anniversaire, le Mudam Luxembourg invite l’artiste belge, qui avait marqué l’ouverture du musée avec la création de sa Chapelle, à investir ses espaces. Se déployant sur deux étages, l’exposition présente un large panorama de ses vingt-cinq années de production artistique, soulignant autant la variété formelle que la cohérence conceptuelle de son œuvre. Elle témoigne aussi de la relation privilégiée que Wim Delvoye entretient avec le Luxembourg : la galerie Beaumont lui consacre une exposition personnelle dès 1994 ; à la même époque, ses œuvres entrent dans des collections publiques et privées au Luxembourg, à commencer par celles du Musée national d’histoire et d’art (MNHA) et de la Cour Grand-Ducale ; il participe ensuite à plusieurs expositions collectives organisées par le Casino Luxembourg, qui, en 2007, présente aussi pour la première fois, en collaboration avec le Mudam, l’ensemble de son ambitieux projet Cloaca.

Déjouant le format de la rétrospective, Wim Delvoye nous propose ici une promenade à travers son œuvre singulière, au fil de quatre espaces aux univers contrastés. Au rez-de-chaussée, une première galerie, rassemblant plusieurs œuvres clés du début de se carrière directement inspirées des arts décoratifs de sa Flandre natale, s’intéresse à l’espace domestique et urbain, tandis qu’une seconde galerie s’articule autour de la notion des origines : celles, prosaïques, de tout être humain, mais aussi celles de l’art et de sa propre pratique. À l’étage, une troisième galerie aborde la question de l’ornement et de l’appropriation de formes empruntées à l’histoire de l’art, et un dernier espace, pensé sur le mode du paysage, accueille ses « monuments » érigés au quotidien, notamment à travers ses récentes sculptures d’envergure d’inspiration gothique.

Wim Delvoye est né en 1965 à Wervik, en Belgique. Il vit et travaille à Gand.

L’exposition est accompagnée d’un catalogue réunissant un important corpus iconographique, des essais inédits de Sofia Eliza Bouratsis et de Tristan Trémeau, ainsi que le texte « Vitraux in vitro et in vivo » qu’a écrit Michel Onfray en 2006, à l’occasion de la création de la Chapelle.

Découvrez ici une interview de Pierre Sterckx à propos du travail de Wim Delvoye.