de Valérie Mréjen

« Un jour, ils étaient tous allés, Bruno et ses amis, déguster des brownies chez un glacier américain. L’une des filles découvrit un cheveu dans sa part. Bruno lui conseilla de tout manger autour afin de ne laisser que le morceau avec le poil : ça permettrait d’en avoir un gratis. Elle entama les bords en évitant la zone critique, sculpta le bloc à la cuillère et se plaignit seulement à la dernière bouchée. On leur offrit un deuxième bout et des excuses.

Il se surnommait l’Agrume et dessinait son effigie sous forme d’un citron. Il avait créé l’icône dans son ordinateur. »

D’un côté, Valérie Mréjen, amoureuse, naïve. De l’autre,Bruno, dit l’Agrume, amateur de fruits pourris. Faux esthète et content de lui et de ses petits effets ridicules, il est maniaque de tout et de rien. Il prend des rendez-vous qu’il ne tient pas, conserve près de lui une soi-disant ex-petite amie, invente mille et une histoires pour justifier ses silences et ses absences, s’enthousiasme pour les verres Duralex, l’ouverture d’un couvercle ou d’une barquette de BigMac. Et au milieu de tout cela, la narratrice est insupportablement patiente.