presse aliment reduit

mardi 17 novembre 2009, par Olivier Chantry

Le système alimentaire mondial laisse un milliard de personnes souffrant de la faim et plus de 2 milliards de malnutrition. Il se trouve être un des principaux  » sinon le principal  » responsable du changement climatique. Il s’accapare les terres pour nourrir les élevages industriels et produire des agrocarburants. Pourtant l’agriculture a beaucoup à craindre à Copenhague. En effet, de nouveaux « Mécanismes de développements propres », inclus dans le marché des bons de carbone, sont en préparation pour apporter de nouvelles sources de financement à ce modèle alimentaire industriel. Des subventions pour les monocultures industrielles produites avec des techniques dites d’agriculture de conservation, pour la méthanisation des effluents des élevages industriels, ou encore la productions d’agrocarburants. Toutes ces techniques ne sont pas en soi sans intérêts. Mais c’est l’utilisation qu’en fait le capitalisme qui est en question. C’est le système alimentaire mondial qu’il faut questionner. Système, de plus, incapable de garantir la stabilité des productions agricoles face au changement climatique… dont il est le principal responsable. Nous développerons ici plus particulièrement l’analyse de l’expansion de « l’Agriculture de conservation » (techniques culturales simplifiées, semi direct) et les possibilités de fixer d’importantes quantités de carbone dans les sols.Le sol et sa matière organique La matière organique est essentielle au maintien de la fertilité des sols. Sa présence permet de structurer le sol, notamment par le développement de la biodiversité du sol (bactéries, champignons, insectes et lombrics…) et la formation du complexe argilo-humique. Elle assure une meilleure rétention de l’eau et des éléments nutritifs des plantes, éléments nutritifs quelle apporte également au fur et à mesure de sa décomposition. Mais augmenter la quantité de matière organique du sol ne permet pas uniquement d’augmenter la fertilité des sols. C’est aussi la possibilité de fixer une quantité importante de carbone atmosphérique. Ainsi, selon les calcul de GRAIN, à l’échelle des surfaces agricoles mondiales, et en 50 ans, il serait possible de capturer deux tiers des excès de CO2 présent dans l’atmosphère. La FAO pousse cet argument dans les négociation de Copenhague. Elle espère ainsi qu’à travers les « Mécanismes de développement propre », « l’Agriculture de conservation » bénéficie de financement du marché de carbone.